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Festival Ecrans Mixtes au Pathé Bellecour

14e édition du festival de cinéma queer de Lyon et de la Métropole du 6 au 14 mars 2024.

Écrans Mixtes est un festival de cinéma LGBTQIA+ organisé par l’association éponyme dans la Ville de Lyon et La Métropole de Lyon.

Il a lieu, chaque année durant une dizaine de jours au mois de mars.

Le Festival présente, dans vingt-cinq lieux de la métropole lyonnaise, une soixantaine de films et manifestations parmi lesquels des séances de courts métrages, des long métrages documentaire ou de fiction, des conférences, des master class, des expositions, des concerts et des soirées pendant toute la durée du festival. Il organise également tout au long de l’année des événements en fonction de l’actualité cinématographique et de l’actualité militante LGBTQIA+ (journée mondiale de lutte contre les LGBTphobies, quinzaine des fiertés LGBTQIA+…)

Le Festival Écrans Mixtes invite chaque année à Lyon des réalisateurs et des réalisatrices de renommée internationale. En accueillant 14 000 festivaliers et festivalières, il se place comme l’un des plus importants festival de cinéma de la Métropole de Lyon.

À ce jour, les invités d’honneur ont été : John Waters, James Ivory, Terence Davies, Panos H. Koutras, Christophe Honoré, Alain Guiraudie, Catherine Corsini, Jonathan Caouette, Monika Treut, João Pedro Rodrigues, Bruce LaBruce, Marie Losier, André Téchiné, Ulrike Ottinger et Gaël Morel.

Le Festival Écrans Mixtes organise depuis l’édition 2022 une compétition longs métrages : Le Grand Prix Écrans Mixtes – Mastercard, avec Jury international.

Programmation du Pathé Bellecour

Panorama Avant-Première

  • Aristote et Dante découvrent les secrets de l’Univers, un film de Aitch Alberto – Vendredi 8 mars à 19h45

Synopsis :

Été 1987, El Paso. Deux adolescents d’origine mexicaine. Aristote, dit Ari, taciturne et solitaire, et Dante, extraverti et issu d’une classe sociale plus aisée et plus cultivée, se rencontrent par hasard. Malgré toutes leurs différences, ils deviennent amis instantanément. Mais Dante doit bientôt partir à Chicago pour un an. Leur amitié résistera-t-elle à cet éloignement ? Et pourquoi le frère d’Ari, dont sa famille ne parle pas, est-il en prison ?

La réalisatrice trans d’origine cubaine Aitch Alberto a adapté le roman à succès éponyme de Benjamin Alire Saenz, qui a gagné de nombreux prix pour cette œuvre. Sans vouloir rester spécifiquement sur une identité queer et latino, elle a voulu raconter une histoire célébrant les gens qu’elle aime ainsi que sa propre expérience. Elle traite ses personnages avec soin, leur donnant l’espace et le temps nécessaires pour trouver leur place dans le monde et se retrouver. C’est l’histoire de l’amour de soi, de l’amour entre parents et enfants, et de l’amour qui construit les communautés, en plus de l’amour qui s’approfondit entre deux amis.

Une exploration tendre et honnête de l’identité et de la sexualité, et un rappel passionné que l’amour, qu’il soit romantique ou familial, doit être ouvert, libre et sans honte. Avec deux jeunes acteurs magnétiques et la présence d’Eva Longoria au générique.

                                                                                                    Marie-Claire Defoug

Projection en salle Onyx LED

  • Rosalie, un film de Stéphanie Di Gusto – Lundi 11 mars à 19h45

Synopsis :

Sortie nationale : 10 avril 2024

Rosalie est une jeune femme dans la France de 1870, mais elle n’est pas comme les autres. Elle cache un secret : depuis sa naissance, son visage et son corps sont recouverts de poils. De peur d’être rejetée, elle a toujours été obligée de se raser. Jusqu’au jour où Abel, un tenancier de café acculé par les dettes, l’épouse pour sa dot sans savoir son secret. Mais Rosalie veut être regardée comme une femme, malgré sa différence qu’elle ne veut plus cacher. En laissant pousser sa barbe, elle va enfin se libérer. Elle veut qu’Abel l’aime comme elle est, alors que les autres veulent la réduire à un monstre. Abel sera-t-il capable de l’aimer ? Survivra-t-elle à la cruauté des autres ?

« Après mon premier film La Danseuse, je voulais prendre le temps d’écrire. Après Loïe Fuller, j’ai croisé le chemin d’une autre femme hors du commun : Clémentine Delait. Une femme à barbe qui connut la célébrité au début du XXe siècle. Ce visage féminin avec une barbe me fascinait. J’avais des photos, un regard, un mystère à explorer. Je savais qu’elle avait refusé de devenir un banal phénomène de foire, mais avait au contraire voulu être “dans la vie”, avoir une vie de femme. Après une longue recherche, je n’ai voulu garder de la véritable histoire d’une de ces femmes atteintes d’hirsutisme (c’est le nom scientifique de ce trouble) que ce qui me touchait. »

                   Extrait d’une interview de Stéphanie Di Giusto, Festival de Cannes 2023.

En présence de la réalisatrice et de la comédienne Nadia Tereszkiewicz

Séances Queer Cultes

  • Priscilla folle du désert, un film de Stephan Elliott – Mardi 12 mars à 19h45

Synopsis :

Trois drag queens vedettes à Sydney traversent le désert australien à bord d’un bus appelé “Priscilla”. Sous ses faux cils, il y a Adam, gay bodybuildé a priori caricatural. Anthony, homo plus lambda, va quant à lui rejoindre son passé hétérosexuel, et Ralph, la troisième, est une femme trans qu’il faut désormais baptiser Bernadette. Chemin faisant, c’est la panne, elles peignent le bus en bleu lavande, s’habillent de façon outrageuse, se produisent là où elles ne devraient pas et ne récoltent que moquerie, hostilité et incompréhension. Elles finissent par se produire seules en haut d’un rocher au coeur du pays.

Grand amateur de comédies musicales hollywoodiennes, Stephan Elliott voit dans les spectacles de travestis l’héritage du “glamour” d’un genre aujourd’hui disparu. Dans cette odyssée road-movie à haute teneur musicale, le comique le dispute au pathétique, et l’hilarité à l’incompréhension. Le tout étant de montrer que sous les plumes et les paillettes à foison, les drag queens et assimilées sont des hommes (ou des femmes) comme les autres. Entre autres servi par un Terence Stamp extraordinaire de sensibilité, le spectacle joué en plein air pour les Aborigènes, minorité contre minorité, et le culte rendu à un étron d’ABBA pieusement conservé, font partie de ces nombreuses scènes qui, agrémentées de répliques jouissives et jubilatoires, contribuent désormais à rendre le film culte. Dans une copie nouvellement restaurée, les couleurs des tenues comme les ocres du désert australien sont divinement magnifiées. On ne s’en lasse jamais.

Bruno Thévenon

Projection en salle Onyx LED

* Film présenté par Noël Herpe

* Dédicace à 18h du livre Travestissons-nous ! de Noël Herpe à la librairie
L’Œil Cacodylate

  • Portrait de la jeune fille en feu, un film de Céline Sciamma – Mercredi 13 mars à 19h45

Synopsis :

Céline Sciamma a pris l’habitude d’explorer les troubles adolescents, de sexualité et de genre, et dans ce Portait, elle peint avec une intensité et une sensualité grandissantes la naissance du trouble, du désir et du sentiment amoureux… Oh combien périlleuse à mettre en image ! 

Nous sommes au XVIIIe, siècle des Lumières. Marianne, une artiste peintre débarque sur l’île bretonne pour peindre à son insu Héloïse, fraîchement sortie du couvent des bénédictines, afin d’expédier le portrait au futur époux qui ne connaît pas son visage. De mariée de substitution – elle remplace sa sœur qui s’est jetée d’une falaise –, Héloïse devient sous les regards et le pinceau de Marianne, un sujet. Celle qui est regardée, regarde à son tour. Et dans ce jeu de miroirs, cette inversion des rapports de force, ces échanges de regards, l’amour prend forme et vie.

Si l’on peut admirer le travail remarquable de la lumière, la chorégraphie des mouvements – Claire Mathon a reçu le césar de la meilleure photographie –, remarquer de nombreuses références cinématographiques, notamment Jane Campion et Ingmar Bergman, on ne peut ignorer la portée militante du film. Les femmes, éternelles oubliées de l’histoire (ici de l’art), écartées des grands sujets, contraintes aux mariages forcés, aux avortements clandestins et souvent mortels, trouvent entre elles, dans la sororité un espace de renaissance, d’existence et de résistance. Découvrir Portrait de la jeune fille en feu est une chance, le revoir un plaisir inépuisable !

Pathé Bellecour, 79 rue de la République 69002 Lyon

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