Pour ce quatrième et dernier volet de notre dossier consacré à la culture à Lyon, nous nous intéressons aujourd’hui aux librairies indépendantes en Presqu’île ! Un temps délaissé par les habitants, au profit des grands établissements, elles font leur retour sur le devant de la scène.
La crise liée à la pandémie de Covid-19 a mis en lumière les librairies comme des acteurs essentiels de la culture. Si dans un premier temps elles furent fermées. Elles furent réouvertes devant l’attachement des Français et l’ampleur du soutien reçu.
Pourquoi, comment ? On vous dit tout !
Des chiffres qui en disent longs…
Une récente étude menée pour le compte de l’association Chez mon libraire, qui regroupe 200 librairies indépendantes de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a permis de mettre en lumière les habitudes et pratiques d’achats de livres des clients dans les libraires indépendantes. Cette enquête a été réalisée par un questionnaire en ligne en juin et juillet 2021.
Les résultats montrent une relation de confiance forte entre les clients et les librairies indépendantes. 79 % d’entre eux déclarent privilégier leur librairie indépendante au détriment d’autres lieux d’achats de livre (en ligne, en supermarchés ou encore dans les grandes surfaces culturelles), même si le livre n’est pas en stock et qu’il faut le commander. La relation avec la librairie est ancrée, et même un délai de commande ne remettra pas en cause le souhait d’acheter des livres en librairie.
Les clients privilégient également la relation personnalisée et l’acte d’achat spécifique propre à la librairie puisque 80 % déclarent aimer flâner et prendre leur temps.
À l’avenir, ils sont 58 % à déclarer choisir la librairie de proximité comme lieu d’achat et 31 % de façon renforcée. Cela témoigne d’un fort sentiment d’adhésion à la librairie indépendante pour le futur.
Les résistantes
Il y a deux sortes de librairies indépendantes à Lyon. Les anciennes et les nouvelles. Premièrement, intéressons nous à celles qui sont implantées depuis des années et qui ressentent aujourd’hui une belle amélioration quant à la fréquentation de leur établissement ! Quels sont leurs ressentis ? Au Bal des Ardents, on note « une reprise tout à fait correcte de l’activité » dite normale. Dans ce havre de culture, qui mélange littérature et sciences humaines, les visiteurs viennent chiner. « Nous accueillons des lecteurs, des curieux, des amateurs et les flâneurs des quatre rives. » Une proximité, importante, voire primordiale, que l’on retrouve aussi à la Librairie Passage, qui propose des bandes dessinées, essais, de la littérature classique ainsi qu’un rayon jeunesse : « Les atmosphères de petites librairies sont importantes pour les gens. Le toucher, lire, c’est essentiel en librairie.«Â
Généraliste, des romans aux bandes-dessinées, en passant par les polars et les best-sellers, La Librairie Ouvrir l’Oeil se considère comme une librairie de quartier, avec une audience très locale et de nombreux habitués. Une période Covid et post Covid qui, n’a pas révolutionné la façon dont les gens achètent dans son commerce ! La deuxième c’est A Titre d’Aile est une librairie spécialisée. Plus de 7000 références de livres pour les enfants de 0 à 16 ans, ainsi qu’une sélection de jeux de société pour la famille. Peut-être un peu effrayé par le virus au début, car les enfants touchent et jouent énormément, l’activité est désormais repartie sur les chapeaux de roue. Avec une volonté des clients de faire la part belle aux commerces de proximité !
Les librairies d’un nouveau genre…
Rassurées et même motivées par des données qui témoignaient de l’engouement du public pour les librairies de quartier, deux nouveaux commerces ont vu le jour depuis la fin du Covid ! La première, Adrienne, est une librairie qui regroupe de nombreux ouvrages engagés sur le féminisme et les questions actuelles de société. Un parti pris gagnant puisque la librairie ne désemplit pas et un constat. « Dans notre clientèle, on a beaucoup de personnes du quartier mais on a aussi des gens qui se déplacent de plusieurs arrondissements de Lyon, voire des environs qui viennent chercher des livres sur le féminisme ». rapporte Morgane Le Bris, co-créatrice de la librairie.
Nichée dans une petite rue du 1er arrondissement de Lyon, La Librairie à soi.e, comme son nom l’indique, se veut une « librairie féministe inclusive qui réunit les autrices et ‘lecteurices’ et célèbre leurs paroles et leurs récits sous toutes les formes ». La libraire s’est ainsi donnée deux missions : lire les femmes et les écouter. 99% des livres proposés ici sont écrits par des femmes, pas forcément militantes mais qui parlent à celles d’aujourd’hui. « J’ai commencé à communiquer très en amont de l’ouverture du projet sans avoir le lieu. Évidemment au début, j’avais un peu d’appréhension, j’avais peur de décevoir les gens et en fait pas du tout », se réjouit Rosa, la créatrice de librairie. Un parti pris, une fidélisation et la création d’une communauté, des adhérents, des fidèles du quartier qui permettent à la boutique, aujourd’hui, d’envisager l’avenir sereinement !
De très belles perspectives pour toutes les structures culturelles de Lyon qui ont vécu des jours compliqués avec cette crise sanitaire et des chiffres encourageants pour les librairies de la Presqu’île. Ce sont les deux enseignements à tirer de ce dernier volet de notre dossier consacré à la culture à Lyon ! La rédac’ MyPresqu’île espère que vous avez aimé ces focus sur quatre aspects de la culture à Lyon.
On se donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouveau dossier !
Le Bal des Ardents, 17 rue Neuve 69001, Lyon.
Librairie Passage, 11 rue de Brest 69002, Lyon.
Librairie Ouvrir l’Oeil, 18 rue des Capucins 69001, Lyon.
À Titre d’Aile, 23 rue des Tables Claudiennes 69001, Lyon.
Adrienne, 70 rue de la Charité 69002 Lyon.
La Librairie à soi.e, 16 rue Pizay 69001 Lyon.