La plus grande parade chorégraphique d’Europe prépare sa 14e édition. Elle ouvrira la Biennale de la danse le dimanche 10 septembre 2023, en célébrant à un an des Jeux Olympiques la rencontre et le dialogue complice entre l’art et le sport.
OPENING, un prologue intime au Défilé, une préparation au cortège.
À l’image de la Série Populaire où le Collectif ÈS revisite des pratiques populaires qui rassemblent comme le bal, le karaoké ou le loto, ils proposent une ouverture au grand événement qu’est le Défilé de la Biennale de la danse de Lyon.
Dim 10 sept
14h30 Terreaux – Bellecour
Accès libre
Les Groupes :
Caluire et Cuire – Starting Block – Cie Hafid Sour – Ruée des Arts
Starting Block célèbre le dépassement de soi sur la thématique du sport en général en rassemblant des habitants de tous âges et de toutes conditions physiques. La chorégraphie est visuelle, avec des effets et des mouvements saccadés, ralentis et accélérés, sur la musique enregistrée et jouée en live. Un Haka et une surprise visuelle sont également intégrés pour ajouter un effet spectaculaire. Le défilé se clôture par une victoire symbolique représentant l’exploit. Nous souhaitons en faire un événement festif et inclusif, où la danse est au service de l’humain.
Drôme et Ardèche – Dunks & Danse – Compagnie A’Corps
Pour cette Biennale 2023, il s’agit de réinventer la gestuelle entre la danse et le sport qui se confrontent. Miroir d’un geste fin à un geste brut, avec ou sans ballon de Basket-Ball.
A la fois une danse et un sport libre ou chorégraphique de la justesse à la puissance d’un déplacement.
Les participants sont confrontés à une vision multiple et à la découverte de mouvements Dunk, déplacements, boucles, énergie, aérien et voltiges. Le défilé Dunks & Danse reflète un dialogue puissant entre ces deux mondes.
Commune de Faverges-Seythenex, communauté de Communes des sources du lac d’Annecy – Hoops we roll – Cie L’Ogresse
Le cortège est divisé en trois entités distinctes : Danse, Hula Hoop et Roller Dance.
S’interroger sur la façon de détourner la pratique sportive en une véritable création artistique et chorégraphique fut le point de départ de notre réflexion autour du défilé.
Nous souhaitons qu’à travers la mise en mouvement des hula hoops, des rollers et des corps, tous les participants puissent donner vie à une véritable entité mouvante, parcourant, au gré des chorégraphies et des rythmes de la musique, l’une des rues les plus vivantes de la ville de Lyon.
Il s’agit pour nos danseurs amateurs de réaliser un travail mêlant à la fois précision, discipline et légèreté. Pour qu’une véritable fusion entre les différents groupes – les danseurs, les roller dancers et le hula hoopers – s’opère et donne lieu à une profusion dansante harmonieuse et étourdissante.
Feyzin & Saint Fons – Top Deep’Art – Cie De Fakto
De la capoeira à la boxe en passant par la lutte ou les arts martiaux, la danse hip-hop s’est inspirée depuis toujours de différentes pratiques sportives. Décliner, détourner, contourner, façonner pour créer un alphabet du mouvement issu de la boxe, du tennis et de la natation, et bien d’autres encore…
Le sport, tout comme la danse, a besoin de vivre des émotions fortes : le corps est notre moyen commun pour y parvenir.
Agglomération grenobloise – À nos jeux – Compagnie Malka
Nous proposons aux participants de réfléchir à leurs Jeux Olympiques : s’ils pouvaient inventer des sports, quels seraient-ils ? Comment peut-on mélanger la danse et les gestes du sport ?
Il ne s’agit pas de former et préparer des danseurs à l’accomplissement d’un exploit, à préparer à l’excellence d’un mouvement esthétique. Mais la prise en compte du thème de ce prochain Défilé doit faire appel aux imaginaires, aux vécus, aux diverses représentations que nous pouvons avoir autour de cette notion de « jeux olympiques » pour ensuite construire la chorégraphie du Défilé, en reprenant certains gestes des sports d’hiver comme le patinage de vitesse et d’été comme le lancer de disque ou les relais, avec des ensembles faisant penser aux compétitions de natation synchronisée par exemple.
Un char « piste de ski » permet des descentes de danseurs, tandis qu’une musique originale est composée et exécutée par des instruments à vent, avec en renfort des percussionnistes pour soutenir le rythme aux sonorités métissées. Les costumes mêlent eux aussi les influences en reprenant des formes et des couleurs de sports d’hivers et d’été pour accompagner la fusion de l’art et du sport.
Lyon 3e, Lyon 7e & Vaulx-en-Velin – Erawan – Compagnie Kadia Faraux
Kadia Faraux a souhaité aborder cette emblématique pratique sportive populaire du Muay-Thaï. Elle a choisi de travailler aux côtés d’Anaëlle Angerville – sportive de haut niveau (Championne du monde de la discipline) – mêlant hip-hop et boxe thaï pour une nouvelle chorégraphie d’ensemble.
Le défilé prend comme source le Ram Muay (danse traditionnelle obligatoire avant chaque combat, inscrite aux 4 coins du ring), relevant d’une démarche spirituelle propre à Anaëlle Angerville.
Nous cherchons à explorer ce qui est commun entre les postures de la danse hip-hop et le positionnement corporel de ce sport, nous pouvons ainsi concevoir un travail chorégraphique original et novateur. La danse est une forme d’expression très importante en Thaïlande, Elle a contribué largement à façonner l’identité culturelle du pays. Pratique ancestrale, la danse traditionnelle thaïlandaise se distingue en deux catégories : la danse classique et le folklorique. La première était destinée à la cour royale et la seconde, aux paysans puisqu’à travers cet art, se racontait le quotidien des cultivateurs. Ce sont des enchainements de mouvements qui ont tous un sens et une signification. Au total, on distingue six types de danses dont le khon et le lakhon. La chorégraphie initiée par Kadia Faraux et la gestuelle spécifique d’Anaëlle Angerville compose les éléments constitutifs du Défilé. Ils sont transmis – enseignés à l’ensemble du groupe de participants et sont déclinés dans trois univers sportifs et artistiques : Muy Thaï, House & Hip-Hop.
Pour accompagner les mouvements des danseurs, le compositeur Frank 2 Louise crée de la musique électronique en intégrant la dimension instrumentale et harmonique de la culture musicale thaïlandaise. Les participants portent des tenues traditionnelles et originales inspirées des combattants de Muay Thai, des pantalons ou des shorts et des hauts dans les couleurs jaune, rouge, doré et blanc.
Lyon 8e & communauté de Communes des Monts du Lyonnais – Super Héros – Cie Chatha
Nous invitons à travers Super Héros à puiser dans nos personnages préférés de BD, de Manga, de jeux vidéo, de héros de la mythologie grecque pour s’inventer un avatar et participer à sa réalisation.
Un super héros, c’est est un corps dans la ville. C’est un corps au milieu du vertical, dans un environnement fait de lignes et d’angles, de tendresse et de rudesse. Un super héros, pourrait aussi être un corps en campagne, avec l’horizon en ligne de fond.
Dans les paysages naturels la courbe est la ligne directrice mais la rudesse prend d’autres visages.
Nos Super Héros, c’est la rencontre des univers pour mener des combats chorégraphiques surréalistes.
Super Héros s’adresse d’abord à un public d’adolescents car nous sommes sensibles à ces corps et ces esprits en mutation, en transformation.
C’est l’âge du trouble qui fascine et façonne. C’est le temps des métamorphoses, du mime et de l’imitation.
Cette envie de travailler avec un public adolescent, n’exclut en aucun cas les adultes qui vivent aussi des transformations physiques et psychiques…
Et rêvent parfois de changer leur corps et le monde, de se mettre dans la peau d’un super héros.
Oullins, Pierre-Bénite et La Mulatière – Kaay Fecc ! – Compagnie Stylistik
Kaay Fecc ! qui signifie « Viens danser » en wolof est une aventure dans laquelle sport et danse font symbiose. Une partition chorégraphique écrite sur mesure par le chorégraphe franco-sénégalais Abdou N’gom pour une rencontre et un temps de partage entre Oullinois.es, Pierre-Bénitain.e.s, Mulatin.e.s et les artistes de la compagnie Stylistik.
Un projet alliant les gestes et les valeurs sportives à l’art du mouvement dansé. Une nouvelle danse-sport née du métissage entre le hip-hop, la danse contemporaine et africaine, à la fois physique, expressive, engagée et sensible.
Le défi est de créer une unité faite de singularités, une partition qui rassemble différents corps, différentes voix et voies, différents arts et différents sports.
Des mouvements dansés inspirés de différentes pratiques sportives s’accordent dans une composition stylisée, rythmiquement variée et dynamique.
Abdou N’gom construit son projet sur la base de différentes influences culturelles. Invitant l’Asie et l’Afrique, il fait d’un kimono bordé de wax (tissu africain) l’élément unificateur des costumes et un rappel à ses origines africaines dans le maquillages des visages.
La musique composée spécialement pour cet évènement est à l’unisson de ce métissage de pratiques diverses. Festive et entrainante, aux couleurs Afro-Groove, elle est pour partie jouée en live par des musiciens (instruments à vent, à cordes et percussions).
La scénographie prend le parti de l’écologie. Les modules et totems musicaux sont déplacés par des moyens mécaniques doux comme le vélo, des petits véhicules électriques ou encore directement par les participants.
Chambéry et Moûtiers –
Le sport – tous les sports – fabriquent des gestes d’une précision absolue, incroyable et fabuleuse. Ces gestes qui nécessitent mille répétitions dans le sport, réclament la même ténacité pour la création d’une chorégraphie. En cela, le sport et la danse possèdent naturellement un ADN commun (la danse n’a-t-elle pas elle-même sa fédération sportive de danse : FFD ?). Chaque sport possède ses codes, ses couleurs, ses mascottes, ses héros, ses histoires : chaque sport crée un univers unique. Ces univers se créent aussi et en grande partie par, avec et pour les supporter·trice.s. Il n’y a pas de sport sans ces afficionados. Il s’opère même un glissement de l’ordre de l’intime entre le geste du sportif (technicité, précision, solitude) et les gestes fabriqués par les supporter·trice.s. S’instaure un dialogue physique entre le·la sportif·ve et le·la supporter·trice : bruits, mouvements, couleurs, objets, chants, danses… Au final, on obtient des univers atypiques, singuliers et chaque univers vient se percuter, se chercher, se provoquer, s’amuser, se défouler, s’aimer, se détester : autant de signes de vie, de fête, de rencontre. S’offre à nous une infinité de combinaisons, de possibilités pour en dégager une poésie, une narration, une histoire partagée.
Donc, évoquer le thème du sport par le biais du·de la supporter·trice, c’est vouloir aussi rentrer par un côté peut-être moins valorisé (où en général, les informations qui nous arrivent sont souvent liées à des débordements, des événements tragiques) mais pourtant essentiel au monde du sport. Nous avons tous et toutes été à un moment supporter·trice. Donc le glissement est aisé, facile à appréhender et surtout extrêmement mobilisateur et fédérateur.
On parle de sport, mais on parle de celui que chacun peut rêver, s’approprier et auquel s’identifier. On parle de cohésion, de rencontre et de la puissance que peut dégager un groupe animé par un seul et même but. On évoque les mouvements de foule, les danses sacrées, les chants et cris de ralliement, les couleurs et costumes d’apparat, les objets tels que drapeaux, pancartes, banderoles, fumigènes…, les instants de vie où tout peut basculer à chaque instant, les joies, les tristesses infinies, les colères, les défoulements, les confrontations et les rassemblements… autant d’émotions qui nous font nous sentir en vie…
Savoie et Haute-Savoie – Tous Givrés – Compagnie Gambit
Nos départements encadrés de montagnes ont tout naturellement induit la présence des sports d’hiver dans la conception de Tous Givrés : ski acrobatique, bobsleigh, alpinisme…
Suite aux rencontres de plusieurs athlètes, nous avons ouvert notre projet dans le cadre du Défilé à plusieurs disciplines telles que le Taekwondo, la GRS et le Break.
La place du sport et des sportifs dans ce projet sera donc développée à 3 niveaux :
- Toute la matière chorégraphique sera issue des gestes techniques des différents sports et co-écrite avec les sportifs et chorégraphes associés. Les athlètes de l’équipe du projet, en étroite collaboration avec la direction artistique, seront force de proposition, afin que chorégraphes et danseur.euse.s s’approprient, détournent les mouvements propres aux disciplines hétéroclites présentes.
- Chaque sportif interviendra auprès des participant.e.s afin de partager sa propre expérience, parler de son parcours, de la formation, de sa pratique et sera présent dans le Défilé pour une évocation de son sport.
- Le choix d’intégrer dans l’équipe artistique trois anciens sportifs qui seront à même de parler des passerelles qu’ils et elle ont traversé en passant du sport à la danse. Les double-parcours « sport et danse » de Marie Menuge et Thô Anothaï ainsi que la carrière sportive de Kyliann Bonnet seront donc des ressources précieuses à exploiter. Cette collaboration sera également mise à profit envers les participant.e.s qui découvriront de nouveaux domaines et parcours atypiques.
La collaboration entre les artistes et les athlètes de ce projet donnera donc jour à une création intentionnelle et singulière, constituée de plusieurs scénettes comme autant de détournements de moments clefs du sport.
Altius – fortius – sitius ! oui mais tous.tes ensemble.
Annecy – Seynod – Générations Break – Compagnie Flowcus
Notre sport à nous entre aux Jeux Olympiques en 2024 ! Le breaking, avant d’être un art, un sport, c’est une pratique sociale qui, bien qu’encore jeune, aura bientôt 50 ans ! L’occasion aussi pour nous de travailler à une proposition qui puisse à la fois faire écho aux pratiques originelles et laisser toute la place aux pratiques les plus modernes de la danse.
Aujourd’hui, l’entrée du breaking aux J.O. de 2024 fait débat : est-ce un sport ou un art ? En tous cas, c’est une technique pointue, un langage avec ses codes, qui peuvent sembler hermétiques, inaccessibles. Nous défendons un break invitant, pour toutes et tous. L’idée est de permettre à chacune et chacun d’approcher la dimension symbolique de cette pratique : trouver sa liberté, mettre en valeur l’expression de chacun.e avec son corps et sa différence, toujours au service du groupe. On se posera aussi la question de l’imaginaire que peut véhiculer cette danse, au-delà des belles figures et des prouesses physiques.
Nous souhaitons mettre en avant un style de danse déconstruit et ralenti pour voir jusqu’où peut aller le breaking. Nous voulons apporter l’identité des battles et de cette esthétique au sein du Défilé.
Dans notre parade, nous faisons une place à part entière au crew de danseurs locaux de Bonneville, qui ont une pratique régulière du breaking.
Côté musique, l’envie est de balayer le paysage musical du hip-hop : de la musique oldshool des 90s à celles de la scène underground d’aujourd’hui. Deux principes guident le travail sur les costumes : l’idée de signe de reconnaissance, d’appartenance (à un crew) et le système D, qui est fondamental dans la culture hip-hop (on fait avec les moyens du bord). Nous veillons à travailler au maximum sur de l’upcycling.
Villeurbanne – Whakapapa – Cie Pernette
Quel serait l’un des plus beaux exemples de rencontre entre le mouvement dansé et le mouvement sportif ? Probablement le Haka – littéralement danse rituelle en Maori – une manifestation collective, visant à démontrer la force et la cohésion d’un groupe face à l’ennemi ou à l’équipe adverse ! Une marque de respect aussi…
Whakapapa, projet chorégraphique pensé pour le Défilé de la Biennale de Lyon, sera tout à la fois un hommage à la culture maorie, la création d’un acte collectif aux couleurs de la ville de Villeurbanne et une mise en mouvement des rituels des artistes et sportifs avant l’entrée en jeu ou en compétition.
Danses de déplacements chargés d’énergie, danses de frappes, de bruits, de souffles, de piétinements, de sauts et de visages, danses pour impressionner l’autre, danses lentes, étirées et concentrées, toutes en reprise d’énergie, danses de complicité, comme le check en duo, revisité en un grandissant délire ou le cercle magique en équipe, ponctué de formules sacrées scandées en chœur, le tout organisé en une joyeuse et folle juxtaposition…
La création se fera dans le plus pur esprit de la danse contemporaine : une danse d’invention, qui, si elle n’exclut pas quelques éléments de transmission, se fera dans le respect des corps et des imaginaires de chacun. Whakapapa laissera donc la part belle aux mouvements inventés par l’ensemble des danseurs amateurs !
Ceux-ci seront réunis en huit groupes distincts, huit clans, familles ou tribus placés sous le signe d’un animal totémique particulier, croisant le blason de la ville et les habitants (presque) invisibles de la cité. Le Rat, le Renard, le Lion, le Dauphin, le Lézard, le Hérisson, le Mouton et la Tortue seront donc honorés, jusque dans leur influence dans la création des costumes.
Les couleurs de la création ? Hormis le noir, le blanc et le gris, celles de la ville de Villeurbanne en touches puissamment colorées : le rouge, le jaune, le blanc et le bleu, possiblement présents sur les coiffes et maquillages.
Sur une composition musicale originale mêlant rythmes et voix, Whakapapa sera la danse rituelle, le Haka de cette équipe villeurbannaise !
Clôture :
Rachid Ouramdane – Les Traceurs
À l’issue du Défilé, des acrobates et un highliner perturbent de leurs présences spectaculaires notre appréhension sensible de la plus célèbre des places de Lyon.
→ Dim 10 sept
→ Place Bellecour
Pièce pour 16 interprètes – 25 min
Alors que le Défilé célèbre le dialogue entre l’art et le sport, il relevait de l’évidence de confier le spectacle final à Rachid Ouramdane. Depuis 2020, le directeur de Chaillot – Théâtre national de la Danse développe en effet un ambitieux projet autour du désir si humain d’envol, aux côtés d’acrobates et d’athlètes. Lorsque la plus grande parade chorégraphique d’Europe s’achève place Bellecour, Les Traceurs prennent le relai pour une performance spectaculaire offerte à toutes celles et ceux qui lèveront le nez au ciel. Nathan Paulin, recordman de highline, traverse les airs, perché sur son fil tendu à une hauteur vertigineuse, tandis que les acrobates jouent avec l’espace public. En s’appropriant les lieux, de leurs présences spectaculaires ou poétiquement perturbatrices, ils révèlent Lyon sous un nouveau jour.