Lorsque l’on se rend dans une friperie, tout est trié sur le volet. Ici, pas de vêtements troués ou usagés. Simplement des vêtements qui ont vécu. Très souvent on trouve de la qualité, des marques et des pièces uniques. Démocratisées dans les années 2000 dans des villes comme Berlin ou Amsterdam, elles font désormais parties intégrantes du système de consommation textile dans les grandes villes !
Il y a des gens qui sont de très grands consommateurs, ils vont porter deux, trois ou quatre fois, ils font le ménage puis ils font des dons. C’est ça qui est intéressant, pour pas très cher, il est possible d’avoir un vêtement de qualité.
Focus sur 5 friperies en Presqu’île ! On vous présente leurs concepts et leurs valeurs. Mais d’abord, on s’informe un peu sur l’économie circulaire et son évolution.
L’économie circulaire
Acheter en friperie ne permet pas seulement d’avoir du style sans faire trop de mal à son porte-monnaie. Cela permet aussi de vivre la mode de manière plus responsable et de pallier l’effet fast fashion.
C’est un des gros enjeux de l’industrie de la mode pour la décennie à venir : une mode plus éthique, plus responsable. » Pour Farid Chenoune, historien de la mode, il n’y a aucun doute : l’industrie de la mode doit profondément changer pour s’inscrire dans une démarche durable face à des consommateurs à la recherche de plus d’éthique et de responsabilité dans leurs choix vestimentaires.
L’essor des friperies, non plus comme lieux de vente pour les populations les plus démunies mais comme mine d’or de la mode du XXIème siècle, témoigne de l’attrait de la population française pour la seconde main. Une tendance pas seulement tricolore mais également mondiale comme le dévoile fin 2019 une étude ThredUp selon laquelle le marché de la seconde main surpassera celui de la fast fashion en 2028 aux Etats-Unis.
L’arrivée sur le marché de nouvelle génération, parmi lesquelles les millenials, a totalement changé la donne et permis aux friperies de se donner une nouvelle réputation tendance. Le pourcentage de français qui se sont laissés tenter par la seconde main a atteint, selon l’Institut Français de la Mode, 39% en 2019 contre 15% dix ans plus tôt, avec 23% des achats de vêtements de seconde main réalisés dans des friperies pour un chiffre d’affaires total d’un milliard d’euros pour les friperies françaises en 2018. Vous l’aurez compris, les friperies, ont de beaux jours devant elles..
Les fripes branchées
Bloom c’est la friperie contemporaine des Pentes ! Ici, on travaille exclusivement avec des fournisseurs européens. « Près de la moitié des vêtements triés est recyclée (récupération des fibres textiles pour des vêtements, fabrication d’isolants phoniques et thermiques…). L’autre moitié se divise en 2 catégories. Les invendables en Europe sont revendus très bon marché dans des régions moins développées. « Connectée avec les tendances actuelles et en relation avec celles de demain, on y trouve « des vêtements vivants pour créer, s’exprimer, être aventurier ou tout simplement s’habiller.«Â
Chez Fripes Ketchup on revisite le vintage en l’adaptant à la mode actuelle. « Les articles sont sélectionnés pièce par pièce, soignés et présentés par thèmes et en ensemble à la manière d’une marque de créateur. La couleur noire, du sol au plafond, et les matières brutes (bois, acier, cuivre) mettent en valeur la palette colorée des vêtements de seconde main.«Â
La fripe décalée
Chez Carrie Bradshop on vous fait revivre le vintage… et ça fonctionne ! Ici, on vous propose une sélection de vêtements et accessoires vintage féminins de qualité. « Nous parcourons l’Europe pour vous dénicher des pépites vintage des années 1950 à nos jours, griffées ou non, et pimper ainsi toutes vos toilettes à la Carrie Bradshaw ! Carrie, Cindy, Naomi… Vintage & The City ! » Des pièces uniques, rares, qui ont fait de la boutique une référence à Lyon et dans la région !
La fripe « pour les plus petits »
« Partis du constat qu’avec près de 70 000 enfants (0-14 ans) sur le territoire lyonnais, nous avions assez de ressources à disposition pour les faire circuler sur un même territoire. » Localoca met le remploi local au coeur de son développement en choisissant la seconde main. Dans la boutique, on retrouve donc des vêtements de seconde main pour les 0 à 6 ans, minutieusement sélectionnés, par tendances et saisons.
La fripe d’un nouveau genre
Défricheur, intéressant et à tester, voici le concept des Débraillé.e.s : ici vous pouvez renouveler votre garde-robe autant que vous le souhaitez ! En showroom ou lors de leurs apéros ou en ligne, dénichez les pièces qui vous plaisent ! « Vous pouvez donc refaire votre penderie au gré des saisons avec des pièces stylées et responsables. En achat ou en location, tout est possible ! Puis, si c’est en location, vous pouvez rapporter vos habits et changer de look à l’infini ! »
Lors de ce dossier consacré à la fashion révolution, nous avons pu étudier les différents acteurs et solutions mis en place depuis des années afin de lutter contre l’un des fléaux de notre société contemporaine, le gaspillage, ici textile ! Bien que les chiffres actuels soient toujours très alarmants, cette immersion est une preuve que des solutions existent, qu’elles se mettent en place et que le succès est au rendez-vous ! La fashion revolution a de beaux jours devant elle ! Continuons à la soutenir et la supporter au sein de notre Presqu’île et partout ailleurs !
Bloom, 25 rue des Capucins 69001, Lyon.
Fripes Ketchup, 25 rue Sergent Blandan 69001, Lyon.
Carrie Bradshop, 17 rue Romarin 69001, Lyon.
Localoca, 6 rue des Capucins 69001 Lyon.
Les Débraillées, 5 rue Saint Polycarpe, 69001 Lyon.